Pelly de MONTVALON,
Enquêtrice sociale à l’Assoedy
La parole de l’enfant dont il va
s’agir est celle recueillie au civil dans nos enquêtes ou expertises
psychologiques, reflet de l’aménagement
de la vie de l’enfant dans un moment de rupture qui est la séparation de ses parents.
Mises en conditions,
rencontres
Nos interventions se font aux
domiciles de l’enfant où après avoir observé son fonctionnement dans la
famille, nous nous isolons avec lui, hors d’écoute des adultes. J’insiste sur
les conditions de ces rencontres qui gardent un caractère beaucoup plus intime
que celles qui ont lieu dans les cabinets du juge ou de l’avocat. L’enfant
rassuré par son cadre de vie se laisse aller à parler assez librement
Nous lui expliquons d’abord le but de
notre présence, mise en mots d’une situation qu’il peut avoir entendue par un
de ses parents, ou par les deux, mais dont il peut tout aussi bien ne pas avoir
entendu parler. Et ce quelque soit son âge, parce que même un très jeune enfant
comprend que quelque chose ne va plus entre papa et maman et a besoin de mots
explicatifs lui permettant de comprendre et de se rassurer.
A lui de s’exprimer sur la situation
qu’il vit entre ses deux parents : depuis la séparation, il vit chez qui ?
Il voit l’autre comment ? Cela lui
convient-il ? Si non comment pourrait-on aménager différemment ?
Nous ajoutons que nous sommes son
porte-parole c'est-à-dire que nous reporterons ses propos au juge dans un
rapport qui sera lu par ses deux parents. Si nous le voyons hésiter, nous essayons
de voir avec lui ce qui l’inquiète - peur de réactions violentes, peur de faire
de la peine, refus de s’engager - tout en cherchant à lui faire comprendre
qu’on ne peut rien faire de ses non dits.
Ensuite l’entretien diffère selon
l’âge des enfants :
Les très jeunes enfants, en gros jusqu’à 6 ans, n’ont peut-être pas atteint le stade du
discernement mais se montrent le plus souvent en mesure de raconter leur vie
entre leurs deux parents, leurs deux maisons, leur envie d’aller chez l’autre
parent -pareil, plus, ou moins - leur refus de quitter l’un pour aller chez
l’autre, ne serait-ce que pour le voir.
A l’âge d’après, 6-12 ans, période de latence pour les psys, l’enfant comprend
intellectuellement la situation, mais la refuse très souvent. Nostalgique d’une
famille unie, il se réfugie dans la pensée magique que tout pourrait encore
revenir à l’antérieur. C’est l’âge des « je voudrais que papa et maman
reviennent ensemble ».
Mais cet enfant de la séparation est
capable de sortir de cette magie et de revenir sur terre. Il peut alors
s’exprimer sur son ressenti, sur l’aménagement de sa vie entre les deux
maisons, et sur son désir éventuel de changement.
Pour ces deux catégories, le but est
d’amener l’enfant à s’exprimer : des jeux, des dessins, les jouets de sa
chambre peuvent permettre d’amorcer les confidences ; chacun d’entre nous a sa
méthode, variable, mais toujours en fonction de l’enfant en face de nous.
Les ados : là encore deux catégories, les jeunes ados hésitent encore entre
deux versants, l’enfance ou
l’adolescence.
Les plus grands ont un point de vue,
une parole autonome, celle des plus jeunes n’est pas encore affirmée malgré
leur désir de paraître en affirmant leur certitude haut et fort.
Les paroles de l’enfant sont diverses
et variées, ceux-ci étant plus ou moins libres de les avoir pensées et/ou de
les exprimer.
PAROLE MANIPULEE conditionnée
Nous sommes à la limite du civil, il
ne s’agit pas vraiment de l’aménagement de la vie d’un enfant entre ses parents
mais pour lui de rejeter un parent au travers les accusations que l’autre lui a
soufflées.
L’enfant répète le discours d'un
parent, souvent accusateur, avec les mêmes tournures de phrases, il y adhère et
lorsque nous lui faisons remarquer c’est maman qui dit ça ? Il assure oui mais
moi aussi je
pense ça !
Ces paroles induites sont toujours
destructrices pour l’enfant, surtout si les propos qu’il doit transmettre ne
font pas écho à des faits réels ou dont il se souvient ; même s’il y adhère,
pour plaire au parent accusateur, il garde au fond de lui le sentiment d’une
imposture.
Si les accusations proviennent de
faits réels dont il se souvient, ce n’est pas plus facile pour autant pour un
enfant de dénoncer un parent.
Gaston 10 ans profère des accusations contre son père « c’est maman qui le dit
mais je pense pareil » il est en position très inconfortable car ce qu’il a
raconté de ses séjours chez son père, et qu’il a apprécié, a été repris et
critiqué par sa mère. Il est très attaché à sa mère et le mot conflit de
loyauté prend ici tout son sens parce que conflit il y a dans la tête de ce
petit garçon qui manifestement n’adhère pas aux propos de sa mère, surtout
quand elle dénonce des gestes sexuels sur le petit frère « moi j’ai rien vu »
mais il s’oblige à répéter « un enfant de son âge n’aurait pas pu inventer ça
». L’enfant est tellement perturbé qu’il a dû être hospitalisé pour idées
suicidaires « je n’étais vraiment pas bien, j’avais plus envie de vivre ».
Kevin 5 ans le petit frère a été le porte parole des accusations de sa mère qu’il répète
comme un perroquet, entre deux dessins ou jeux, sans aucune adéquation,
totalement hors de propos et sans véritable affect « mon père il ment, mon père
il m’a sucé le zizi…oui c’est vrai… ».
Ces deux enfants sont tellement
conditionnés qu’ils n’ont aucune capacité à penser leur vie autrement, à
envisager un autre aménagement.
Cet exemple met en évidence les
dégâts de la destruction d’un enfant lorsqu’il entend démolir un de ses parents
; il a perdu sa capacité à raisonner, sa parole, uniquement faite de répétition
des consignes données par la mère, n’a aucun sens.
PAROLE CONDITIONNEE, enfants
trop impliqués
L’influence est moins directe, il
s’agit souvent d’une osmose entre le parent et l’enfant qui laisse peu d’espace
de réflexion, l’enfant ne répète pas les propos du parent, il est le parent qui
pense cela. C’est souvent un parent profondément meurtri par l’abandon, qu’il
étend à la famille, sans différencier rupture de couple et rupture familiale.
Alexia 9 ans s’exprime librement, en acceptant l’idée que son père lira sa
déposition.
Elle dit avoir été toujours plus
proche de sa maman, ayant toujours eu « un peu peur » de son papa.
Et les souvenirs qu’elle conserve de
leur vie passée ne sont pas de très bons souvenirs : « une fois il nous avait
mis dehors moi et ma maman, toutes seules… et on avait dormi chez les
policiers… aussi une autre fois mon papa avait lancé une table sur ma maman et
il cassait tout dans la maison…je m’en souviens très bien… et aussi il avait
cassé la voiture d’Olivier, l’ami de maman… ».
Avec beaucoup de réflexion, Alexia
ajoute « c’était sans doute parce qu’ils se disputaient tous les deux, comme
s’il voulait se venger ».
« J’ai peur d’aller chez lui …qu’il
me fasse des misères… parce qu’il n’arrête pas de me dire plein de trucs
méchants sur maman…il veut toujours tout savoir ce qui se passe à la
maison…j’ai essayé de lui dire que ça le regardait pas mais j’ai quand même un
peu peur ». C’est dès qu’il vient la chercher que commencent ses
interrogations, continue l’enfant.
Pour elle « un papa idéal serait
gentil avec ma maman ou au moins correct, qui ferait moins de bêtises ou très
rarement » elle précise « ses grosses bêtises c’est s’énerver contre maman ».
Cette enfant trop impliquée a du mal
à différencier les affaires des grands de celles qui la concernent.
Sa peur de son père provient de ce
qu’elle lui a vu faire à sa mère mais elle conserve encore la capacité à
prendre du recul en admettant que les colères de son père n’étaient destinées
qu’à sa mère et pas à elle.
Laetitia 13 ans très au courant des épisodes de la séparation de ses parents, elle
répète les arguments de sa mère.
De ses propres rapports avec son père
elle relate son « attente qu’il soit gentil, pas pour semblant » et sa
déception face à des paroles paternelles la concernant qui l’ont blessée,
l’entraînant à des accusations qui l’ont dépassée et qu’elle ne sait plus gérer
: elle s’est confiée à un copine, qui l’a dit à sa mère, qui en a parlé à une
amie gendarme, qui a interrogé l’enfant, ce qui a été reporté devant le juge…
Là aussi le conflit parental prend
toute la place, position de la mère qui cherche à se justifier auprès de sa
fille en la tenant informée des épisodes du désaccord, agressivité du père
envers sa fille lorsqu’il ne peut briser sa connivence avec sa mère. L’enfant
là-dedans, échaudée par l’ampleur que ses confidences ont prise, se sent
responsable d’une telle embrouille.
Cette enfant n’a plus sa capacité à
prendre du recul ; trop impliquée, en grande détresse, elle ne voit aucune
issue d’où sa réticence à parler de nouveau.
LA PAROLE LIBRE
Ø
1 - C’est celle d’un enfant qui n’a
pas été trop mêlé au conflit et qui n’a à gérer que la séparation, sans avoir
entendu de critiques annexes.
Louis 13 ans, énonce que la situation actuelle lui convient, même si son père
l’accepte très difficilement ; avec bons sens il dit « de toute façon il y en
aura toujours un qui sera fâché par rapport à l’autre… ». Il n’aimerait pas se
partager entre les deux domiciles sur une semaine « on va dire que je serais un
peu perdu… ». Il précise avec beaucoup de délicatesse « je m’entends bien avec
papa mais gérer tous ces changements ça peut devenir dur… ». Louis comprend que
les choses peuvent changer
« si ça change j’attendrai l’âge de
m’exprimer pour revenir à ce système, parce que je le trouve bien… »
Hélène 12 ans « actuellement c’est bien comme ça…je rentre chez maman le mardi
soir pour prendre mes affaires avant d’aller chez mon père, en vélo ». Chez son
père « on joue, on fait les devoirs, on fait du vélo, de l’ordinateur, on
discute… ». Cela lui convient.
Elle sait que son père demande autre
chose, une résidence alternée « ça serait un peu galère…aller tous les jours en
vélo, ou prendre le bus…le cartable est gros et si on oublie quelque chose on
est paumé pour toute la semaine… ». Sous ces préoccupations matérielles pointe
sa véritable envie « je n’aimerais pas être éloignée de ma mère trop
longtemps…être séparée de maman une longue
semaine…ce serait trop.. ». Même si
elle entend son père dire qu’il est malheureux sans eux « et je suis triste
pour lui, ça me fait de la peine…mais je le vois quand même chaque semaine ».
« Je trouve que c’est pas mal parce
que au moins on est sûr de voir les deux… ».
Gaston 10 ans, trouve que « tout se passe bien actuellement » mais qu’il
aimerait « un peu plus de temps chez papa… par exemple quatre jours chez ma
mère et trois chez mon père ». Il précise que ce n’est pas son père qui lui a
soufflé « c’est moi, parce qu’il y a des semaines où on le voit pas assez ».
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Piero 8 ans, défend ses idées avec ardeur : « je trouve que le juge n’a pas
été très juste parce qu’on voit moins notre papa ». Il sait que son père est
malheureux « il nous le dit… mais c’est aussi moi qui trouve que ce n’est pas
juste ». Il détaille son plan « une semaine, une semaine, en tout ça ferait 26
semaines chez chacun, c’est moi qui ai compté…ça ferait du lundi au dimanche
chez mon père et du lundi au dimanche chez ma mère ».
Ø
2 - Ou c’est un enfant qui tient à
donner son point de vue en éliminant les considérations de l’un ou de l’autre ;
il fait table rase de ce qu’il a entendu, comme pour organiser lui-même sa vie
entre les deux,
Marine et Bertrand 14 et 12 ans sont dans un conflit larvé qui porte sur le matériel et
s’apparente à une difficulté pour les parents à admettre la notion de perte
inhérente à la séparation ; ils utilisent la possibilité qui leur est offerte
de parler pour dire leur souhait de rester un peu plus chez leur mère, façon
très discrète d’exprimer la place trop prépondérante que prend la belle-mère.
Ø
3 - Ou encore c’est un enfant qui a
trop vécu dans le conflit et qui se permet d’exprimer son ras le bol,
Malvyn 10 ans dans une situation très conflictuelle ayant été tenu au courant,
voire pris à parti par une mère peu stable dans un conflit qui s’éternise,
c’est toute sa vie qu’il a été au milieu de ses parents.
Il a été emmené par sa mère dans le
Sud, avec un sentiment d’être transplanté puis ramené par son père sur décision
de justice. Il se dit malheureux d’être privé de maman, mais avant c’était de
papa « je suis comme une balle de ping-pong » il ne se prononce pas en faveur
de l’un de ses parents mais attend d’être entre les deux de façon équitable.
Laura 11 ans. Trop prise à partie dans un conflit qui dure, entendant des
critiques de son père sur sa mère et les plaintes de sa mère « j’ai pu dire à
papa que c’était mieux quand il faisait pas des disputes et il m’a écoutée et
du coup ça se passe mieux ». Elle a le sentiment que son père fait plus
attention à ce qu’il fait vis-à-vis d’elle « j’espère que ça va continuer à
aller mieux… ». Du côté de sa maman, il semble aussi à Laura qu’il y a un léger
mieux « avant au moindre truc elle était angoissée et là elle essaie de lutter
contre son angoisse et c’est drôlement bien … les choses devenaient grosses,
énormes et là ça diminue…»
Laura constate que ça va mieux chez
sa mère, mieux chez son père, plutôt mieux entre eux « donc je vais un peu
mieux ».
Vis-à-vis de ses visites à son père
elle parle là aussi d’une amélioration « c’est peut-être encore un peu fragile
pour dormir mais ça va quand même mieux, même s’il ne faut pas vendre la peau
de l’ours avant de l’avoir tué… sic »
PAROLE IMPLICITE
C’est toujours de parole qu’il s’agit
mais pas énoncée directement ; l’enfant a envie de faire passer un message mais
il ne s’autorise pas à le dire en son nom ; il le fait passer par un chemin
détourné.
Paulette 7 ans (examen psy) en position très inconfortable, encore au stade
oedipien qui porte la petite fille à aimer son père en désirant prendre auprès
de lui la place de la mère et malheureuse d’être
séparée de cette mère à laquelle elle
est très attachée - elle ne s’autorise pas à exprimer ses vœux directement et
ne dit que de façon implicite sa plus grande peine d’être séparée de sa mère -.
Elle fait passer sa parole par ses jouets « le petit ours il aimerait rester
avec ses deux parents… ». Le petit ours il est malheureux quand il est
séparé…il est plus malheureux quand il ne voit pas sa maman… ».
Et elle précise en s’autorisant à
parler d’elle « quand je suis chez papa je compte les dodos pour maman…
Arthur 7 ans : celui-là se projette dans sa vie future et ce sont ses enfants
qu’il met en scène « ils diront mes enfants que les mamans et les grandes
soeurs c’est bien mais parfois énervantes…ils diront que les papas c’est bien,
c’est très bien… ». il imagine sa vie « j’aurai une maison à moi et mes enfants
y vivront avec moi et ma femme…ma femme elle saura même pas où c’est
Courbevoie, on habitera en Suisse, c’est mieux que Courbevoie, comme ça mes
enfants ils verront mon papa tout le temps…si le juge disait que ces petits
enfants vont habiter à Courbevoie je dirais non, je dirai que ces petits
enfants vont habiter en Suisse à côté de mon papa…ce serait mieux pour eux…ils
vont adorer… ».
PROBLEMES SPECIFIQUES notre intervention donne aux enfants confrontés à de véritables
problèmes d’adultes -notamment l’alcoolisme - un espace de parole pour mettre
en mots leur vécu, leurs peurs, leurs déceptions, leurs attentes. S’ils
exposent la situation le plus souvent avec une grande pudeur, c’est cependant
avec une grande détermination et toujours dans l’espoir que leurs paroles vont
faire réfléchir le parent concerné.
Liés à alcoolisme :
Thomas 14 ans parvient à exprimer ses propos avec pudeur tout en désirant être
entendu et compris.
« Chez ma mère il y a beaucoup de
problèmes…c’est l’alcool…des fois je ne peux pas faire mes devoirs parce
qu’elle boit et nous embête… ». « Quand ça va pas, j’appelle mon oncle
d’Aubergenville, il vient nous aider, nous faire à manger…il essaie de la
raisonner ». Il comprend que son père soit parti « il avait plus trop le choix
».
Chez sa mère « il y a le bazar…c’est
les petits qui commandent… », Et pour Thomas « vivre avec papa serait sûrement
plus ordonné ».
« Si on était encore obligés de vivre
avec elle, ce que je n’aimerais pas, au moins qu’on reste plusieurs mois chez
papa le temps qu’elle se fasse soigner… ».
Paul 10 ans il se dit pas très bien chez sa mère « parce des fois elle boit »
; il le sait parce qu’il trouve les bouteilles vides et qu’elle « fout tout en
l’air » et aussi parce qu’alors « elle bat tout le monde… ». « Elle est allée
plusieurs fois dans des hôpitaux mais elle continue toujours de boire »
Il pense qu’ « avec papa ce serait
plus cool…ça me ferait bizarre de plus voir mes copains mais ça vaudrait la
peine ».
Il ne sait quelles pourraient être
les réactions de sa mère s’ils partaient « elle dit qu’elle va se tuer ou
vivre SDF…j’y crois pas trop…même si
elle avait déjà essayé… ».
Paul nous demande de dire au Juge que
« tant que maman se fera pas soigner on serait mieux chez papa…ça la ferait
réfléchir ». Il ajoute qu’il n’ose pas le dire à sa mère « j’aurais peur des
scènes ».
Anthony 12 ans, évoque sa difficulté à vivre la situation familiale « je ne vis
pas bien, ce n’est pas facile
il parle des débordements de son père
avec beaucoup de pudeur « ça lui arrive encore d’être pas bien…quand il n’est
pas bien il répète toujours les mêmes choses et ça me prend la tête… ». Il
conserve cependant l’espoir d’une amélioration qui lui permettrait de le voir
plus souvent.
Valentin 14 ans va chez son père parce qu’il y « est obligé » en admettant
que son père va mieux depuis qu’il a son traitement. Il ne se dit pas en mesure
de choisir ce qu’il voudrait, cependant il voudrait qu’il n’y ait pas cette
obligation d’y aller si jamais son père redevenait violent ou alcoolique.
Baptiste dit aller chez son père « par obligation » et n’avoir jamais pu
parler de ça avec lui « parce qu’il finit toujours par s’excuser …comme si ça
effaçait tout…mais c’est trop facile… ».
Il reconnaît que son père s’est
arrêté de boire et qu’il est plus sympa « on communique mieux » mais il
conserve la peur qu’il reprenne. Il ne voit pas pourquoi ils seraient obligés
d’aller chez leur père après ce qui s’est passé, mais il fait confiance aux
lois « les lois c’est bien …on va pas obliger un enfant qui se fait battre à
aller chez celui qui bat… ».
Il désire aller chez son père « s’il
est bien » sans qu’il soit forcé de rester s’il n’est plus bien.
SOURCE D'ANGOISSE parole
angoissée
Avoir à rencontrer quelqu’un pour
parler de la situation peut être source d’angoisse pour un enfant en réactivant
une situation stressante, surtout quand il refuse l’idée de se couper entre ses
deux parents.
Xavier vit dans une séparation difficile avec un climat très tendu entre
ses deux parents : il vit chez sa mère dont le père jalouse la nouvelle
relation. La mère projette de partir s’installer en province, X inquiet à
l’idée de ce déménagement, le dit à son père qui entreprend aussitôt une
procédure et une opération charme au petit qui exprime son envie de rester avec
lui. La mère surenchérit et l’enfant change d’avis mais n’ose pas le dire au
père.
La procédure représente alors une
pression sur l'enfant qui y est pris au piège. Elle est source d'angoisse car X
comprend qu’il doit revenir sur une parole donnée ; il en devient triste et
déprimé.
PAROLE LIBERATRICE
De façon générale nous rencontrons
très souvent des enfants, de tous âges, dont les parents prédisent qu’ils sont
renfermés, qu’ils ne diront rien. Et voila que dans le secret de leur chambre,
ces mêmes enfants n’en finissent pas de raconter le roman familial, de parler
de leur souffrance, d’exprimer leur point de vue et de donner leur avis. Et
très souvent ces entretiens finissent par des remerciements de ces jeunes «
merci de m’avoir écouté….ça m’a fait du bien de parler… ».
Je me souviens d’un grand ado,
presque majeur, ayant quitté sa mère après une altercation pour vivre auprès de
son père à Bordeaux. Le père me disait qu’il ne me parlerait pas.
Le jeune s’est longuement expliqué
sur les raisons de son blocage envers sa mère, refusant catégoriquement toute
idée d’aller chez elle. J’ai eu l’idée de lui expliquer que dans le cadre de
mon enquête je devais le voir avec chacun des parents, tout en précisant que je
ne l’y forcerai pas ni ne lui enverrai les gendarmes… que je le laissais libre
mais que je serais contente de le voir à telle date chez sa mère. A la date
dite, j’ai retrouvé la mère et l’enfant sur le canapé, proches, presqu’enlacés,
radieux.
Et ce jeune qui ne devait pas parler
de me remercier de l’avoir écouté sans le forcer et promettant à sa mère de
revenir à chaque vacance. L’entretien, l’avait libéré.
Nico 14 ans vit chez son père, de plus en plus mal, le père étant souvent
absent et l’enfant ne supportant plus sa belle-mère ; il veut aller chez sa
mère, le père répond qu’il doit d’abord passer son
BEPC : l’enfant se bloque, s’enferme
dans sa chambre, ne parle plus à sa belle-mère, ne mange plus à table mais dans
sa chambre, devient obèse. Il acceptera de nous parler, déversant tout et cela
va permettre de transmettre sa détresse au père qui acceptera de l’écouter puis
de l’envoyer chez sa mère.
Mélissa 13 ans refuse d’aller chez son père et même de lui parler, depuis des
mois. Chacun se bloque, le père menace de faire respecter ses droits par la
force.
Sur notre demande, l’enfant acceptera
de venir chez son père, de l’écouter exprimer sa souffrance et d’entendre
celle-ci au point de chercher à le réconforter. Du coup le père acceptera de ne
plus forcer sa fille en lui laissant l’initiative de revenir quand elle le
voudra.
L’E.S permet à des enfants de
s'exprimer, notamment quand les parents décident toujours tout pour eux, de
façon permanente, sans prendre leurs désirs en compte.
Elle est libératrice et porteuse
d’espoir lorsque l'enfant peut s’exprimer : ainsi le petit Marco qui ne pouvait
plus aller chez son père « tu dis à ma mère que dorénavant je veux voir mon
papa toutes les deux semaines ».
Nous sommes devenus la personne
d'autorité qui, en permettant à l’enfant de parler, donne un poids à ce qu’il
dit et fait passer son message. La parole devient libératrice par le fait
d'avoir été "transportée" par quelqu'un d'autre qui écoute et fait
réfléchir les parents.
SYNTHESE
Est-ce que la parole de
l’enfant fait réfléchir les parents ?
Sûrement pas dans les conflits très
chauds, du moins pas directement ; peut-être en servant de base à un travail
social ou une prise en charge.
Sans doute si les parents entendent
ce qui s’est dit.
Fait-elle évoluer notre
conclusion ?
Certainement, si une parole
contradictoire est embarrassante (il peut arriver que nous rencontrions des jeunes
qui affirment chez l’un une opinion, un point de vue, voire un désir, pour se
rétracter chez l’autre et dire alors le contraire ; la double pression leur a
ôté toute pensée propre) il reste qu’une parole unique et déterminée nous porte
à en tenir compte pour bâtir notre conclusion.
Etant donné que nous n’intervenons
que dans des cas de séparations qui se passent mal, avec intervention d’un
juge, nous n’approchons que des enfants pris dans les discordes. En gardant à
l’esprit
-et l’espoir- qu’il y a quand même
des séparations correctes où chacun respecte l’autre et où l’enfant respecté
n’est pas l’enjeu du conflit.
Pour conclure, l’enfant dont nous parlons, en situation d’enquête ou d’expertise,
accepte la plupart du temps de nous confier sa parole.
S’il comprend qu’il n’est pas en
position de choisir entre ses deux parents, il a cependant la notion d’être un
messager, un objet de transmission entre eux. Transmission de son vécu, de son mal-être, de ses
attentes, le concernant lui directement, mais aussi attendant de les voir
s’apaiser.
Dans la majorité des cas il
s’agit pour les enfants d’aménager un espace dans un manque, dans la rupture qu’a déclenché la séparation.
La séparation demeure pour un enfant,
quelque soit son âge, l’effondrement de sa vie. La cellule familiale éclatée,
tout devient fragile, plus rien n’est sûr. Quelle que soit la façon dont chacun
des parents refait sa vie, demeure en lui l’attente d’une réconciliation.
Combien d’enfants entendons-nous rêver « ce que je veux c’est que papa et maman
se remettent ensemble » Même s’ils ont pu dire qu’ils
s’entendent très bien avec le nouveau
conjoint ; il n’est pas rare de les entendre questionner « et qu’est-ce qu’on
va faire de un tel (nouveau conjoint) s’ils se remettent ensemble ??? ».
La parole permet à l’enfant souffrant
de passer du stade de celui qui subit à celui d’acteur, qui participe à son
devenir.
Cette parole
porteuse de vie peut-elle avoir une vertu thérapeutique ?
Bonjour a tous, je fais cette annonces et cet témoignage, parce que j'ai eu des problèmes dans ma vie mais, j'ai eu la solution a tous mes problèmes grâce a un Voyant féticheur africain qui m'a beaucoup aider. Mon couple, mon travail vont parfaitement bien.
RépondreSupprimerj'ai connu ce grand papa c'est un grand Sorcier ... féticheur, voyant médium
Africain il ma sauver dans de grand difficulté mon mari ma laisser pour une autre femme et c'est après 1 ans
quand j'ai connu grand papa maître que mon amour est revenu a moi , il est là pour tous vos problème de la vie 24h/24 vous aurez votre solution , il est là pour vous montrer le chemin de la vie , celui du bonheur et du bien être.IL pratique la magie noir et il est capable de rendre un homme ou une femme amoureux(e) de vous à jamais et ceci sera pour vous toutes votre vie sur cette terre . Retour expresse de lêtre aimé en moins de 72h maximum .finir la dette et bienvenue à la richesse. Satisfaction retrouvée en moins de 48h maxi et il dispose
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