Parole de l'enfant et enquête sociale

Pelly de MONTVALON, Enquêtrice sociale à l’Assoedy

La parole de l’enfant dont il va s’agir est celle recueillie au civil dans nos enquêtes ou expertises psychologiques, reflet de l’aménagement de la vie de l’enfant dans un moment de rupture qui est la séparation de ses parents.

Mises en conditions, rencontres
Nos interventions se font aux domiciles de l’enfant où après avoir observé son fonctionnement dans la famille, nous nous isolons avec lui, hors d’écoute des adultes. J’insiste sur les conditions de ces rencontres qui gardent un caractère beaucoup plus intime que celles qui ont lieu dans les cabinets du juge ou de l’avocat. L’enfant rassuré par son cadre de vie se laisse aller à parler assez librement
Nous lui expliquons d’abord le but de notre présence, mise en mots d’une situation qu’il peut avoir entendue par un de ses parents, ou par les deux, mais dont il peut tout aussi bien ne pas avoir entendu parler. Et ce quelque soit son âge, parce que même un très jeune enfant comprend que quelque chose ne va plus entre papa et maman et a besoin de mots explicatifs lui permettant de comprendre et de se rassurer.
A lui de s’exprimer sur la situation qu’il vit entre ses deux parents : depuis la séparation, il vit chez qui ?
Il voit l’autre comment ? Cela lui convient-il ? Si non comment pourrait-on aménager différemment ?
Nous ajoutons que nous sommes son porte-parole c'est-à-dire que nous reporterons ses propos au juge dans un rapport qui sera lu par ses deux parents. Si nous le voyons hésiter, nous essayons de voir avec lui ce qui l’inquiète - peur de réactions violentes, peur de faire de la peine, refus de s’engager - tout en cherchant à lui faire comprendre qu’on ne peut rien faire de ses non dits.
Ensuite l’entretien diffère selon l’âge des enfants :


Les très jeunes enfants, en gros jusqu’à 6 ans, n’ont peut-être pas atteint le stade du discernement mais se montrent le plus souvent en mesure de raconter leur vie entre leurs deux parents, leurs deux maisons, leur envie d’aller chez l’autre parent -pareil, plus, ou moins - leur refus de quitter l’un pour aller chez l’autre, ne serait-ce que pour le voir.

A l’âge d’après, 6-12 ans, période de latence pour les psys, l’enfant comprend intellectuellement la situation, mais la refuse très souvent. Nostalgique d’une famille unie, il se réfugie dans la pensée magique que tout pourrait encore revenir à l’antérieur. C’est l’âge des « je voudrais que papa et maman reviennent ensemble ».
Mais cet enfant de la séparation est capable de sortir de cette magie et de revenir sur terre. Il peut alors s’exprimer sur son ressenti, sur l’aménagement de sa vie entre les deux maisons, et sur son désir éventuel de changement.
Pour ces deux catégories, le but est d’amener l’enfant à s’exprimer : des jeux, des dessins, les jouets de sa chambre peuvent permettre d’amorcer les confidences ; chacun d’entre nous a sa méthode, variable, mais toujours en fonction de l’enfant en face de nous.

Les ados : là encore deux catégories, les jeunes ados hésitent encore entre deux versants, l’enfance ou  l’adolescence.
Les plus grands ont un point de vue, une parole autonome, celle des plus jeunes n’est pas encore affirmée malgré leur désir de paraître en affirmant leur certitude haut et fort.
Les paroles de l’enfant sont diverses et variées, ceux-ci étant plus ou moins libres de les avoir pensées et/ou de les exprimer.


PAROLE MANIPULEE conditionnée
Nous sommes à la limite du civil, il ne s’agit pas vraiment de l’aménagement de la vie d’un enfant entre ses parents mais pour lui de rejeter un parent au travers les accusations que l’autre lui a soufflées.
L’enfant répète le discours d'un parent, souvent accusateur, avec les mêmes tournures de phrases, il y adhère et lorsque nous lui faisons remarquer c’est maman qui dit ça ? Il assure oui mais moi aussi je
pense ça !
Ces paroles induites sont toujours destructrices pour l’enfant, surtout si les propos qu’il doit transmettre ne font pas écho à des faits réels ou dont il se souvient ; même s’il y adhère, pour plaire au parent accusateur, il garde au fond de lui le sentiment d’une imposture.
Si les accusations proviennent de faits réels dont il se souvient, ce n’est pas plus facile pour autant pour un enfant de dénoncer un parent.

Gaston 10 ans profère des accusations contre son père « c’est maman qui le dit mais je pense pareil » il est en position très inconfortable car ce qu’il a raconté de ses séjours chez son père, et qu’il a apprécié, a été repris et critiqué par sa mère. Il est très attaché à sa mère et le mot conflit de loyauté prend ici tout son sens parce que conflit il y a dans la tête de ce petit garçon qui manifestement n’adhère pas aux propos de sa mère, surtout quand elle dénonce des gestes sexuels sur le petit frère « moi j’ai rien vu » mais il s’oblige à répéter « un enfant de son âge n’aurait pas pu inventer ça ». L’enfant est tellement perturbé qu’il a dû être hospitalisé pour idées suicidaires « je n’étais vraiment pas bien, j’avais plus envie de vivre ».

Kevin 5 ans le petit frère a été le porte parole des accusations de sa mère qu’il répète comme un perroquet, entre deux dessins ou jeux, sans aucune adéquation, totalement hors de propos et sans véritable affect « mon père il ment, mon père il m’a sucé le zizi…oui c’est vrai… ».
Ces deux enfants sont tellement conditionnés qu’ils n’ont aucune capacité à penser leur vie autrement, à envisager un autre aménagement.
Cet exemple met en évidence les dégâts de la destruction d’un enfant lorsqu’il entend démolir un de ses parents ; il a perdu sa capacité à raisonner, sa parole, uniquement faite de répétition des consignes données par la mère, n’a aucun sens.

PAROLE CONDITIONNEE, enfants trop impliqués
L’influence est moins directe, il s’agit souvent d’une osmose entre le parent et l’enfant qui laisse peu d’espace de réflexion, l’enfant ne répète pas les propos du parent, il est le parent qui pense cela. C’est souvent un parent profondément meurtri par l’abandon, qu’il étend à la famille, sans différencier rupture de couple et rupture familiale.

Alexia 9 ans s’exprime librement, en acceptant l’idée que son père lira sa déposition.
Elle dit avoir été toujours plus proche de sa maman, ayant toujours eu « un peu peur » de son papa.
Et les souvenirs qu’elle conserve de leur vie passée ne sont pas de très bons souvenirs : « une fois il nous avait mis dehors moi et ma maman, toutes seules… et on avait dormi chez les policiers… aussi une autre fois mon papa avait lancé une table sur ma maman et il cassait tout dans la maison…je m’en souviens très bien… et aussi il avait cassé la voiture d’Olivier, l’ami de maman… ».
Avec beaucoup de réflexion, Alexia ajoute « c’était sans doute parce qu’ils se disputaient tous les deux, comme s’il voulait se venger ».
« J’ai peur d’aller chez lui …qu’il me fasse des misères… parce qu’il n’arrête pas de me dire plein de trucs méchants sur maman…il veut toujours tout savoir ce qui se passe à la maison…j’ai essayé de lui dire que ça le regardait pas mais j’ai quand même un peu peur ». C’est dès qu’il vient la chercher que commencent ses interrogations, continue l’enfant.
Pour elle « un papa idéal serait gentil avec ma maman ou au moins correct, qui ferait moins de bêtises ou très rarement » elle précise « ses grosses bêtises c’est s’énerver contre maman ».
Cette enfant trop impliquée a du mal à différencier les affaires des grands de celles qui la concernent.
Sa peur de son père provient de ce qu’elle lui a vu faire à sa mère mais elle conserve encore la capacité à prendre du recul en admettant que les colères de son père n’étaient destinées qu’à sa mère et pas à elle.

Laetitia 13 ans très au courant des épisodes de la séparation de ses parents, elle répète les arguments de sa mère.
De ses propres rapports avec son père elle relate son « attente qu’il soit gentil, pas pour semblant » et sa déception face à des paroles paternelles la concernant qui l’ont blessée, l’entraînant à des accusations qui l’ont dépassée et qu’elle ne sait plus gérer : elle s’est confiée à un copine, qui l’a dit à sa mère, qui en a parlé à une amie gendarme, qui a interrogé l’enfant, ce qui a été reporté devant le juge…
Là aussi le conflit parental prend toute la place, position de la mère qui cherche à se justifier auprès de sa fille en la tenant informée des épisodes du désaccord, agressivité du père envers sa fille lorsqu’il ne peut briser sa connivence avec sa mère. L’enfant là-dedans, échaudée par l’ampleur que ses confidences ont prise, se sent responsable d’une telle embrouille.
Cette enfant n’a plus sa capacité à prendre du recul ; trop impliquée, en grande détresse, elle ne voit aucune issue d’où sa réticence à parler de nouveau.

LA PAROLE LIBRE
Ø       1 - C’est celle d’un enfant qui n’a pas été trop mêlé au conflit et qui n’a à gérer que la séparation, sans avoir entendu de critiques annexes.

Louis 13 ans, énonce que la situation actuelle lui convient, même si son père l’accepte très difficilement ; avec bons sens il dit « de toute façon il y en aura toujours un qui sera fâché par rapport à l’autre… ». Il n’aimerait pas se partager entre les deux domiciles sur une semaine « on va dire que je serais un peu perdu… ». Il précise avec beaucoup de délicatesse « je m’entends bien avec papa mais gérer tous ces changements ça peut devenir dur… ». Louis comprend que les choses peuvent changer
« si ça change j’attendrai l’âge de m’exprimer pour revenir à ce système, parce que je le trouve bien… »

Hélène 12 ans « actuellement c’est bien comme ça…je rentre chez maman le mardi soir pour prendre mes affaires avant d’aller chez mon père, en vélo ». Chez son père « on joue, on fait les devoirs, on fait du vélo, de l’ordinateur, on discute… ». Cela lui convient.
Elle sait que son père demande autre chose, une résidence alternée « ça serait un peu galère…aller tous les jours en vélo, ou prendre le bus…le cartable est gros et si on oublie quelque chose on est paumé pour toute la semaine… ». Sous ces préoccupations matérielles pointe sa véritable envie « je n’aimerais pas être éloignée de ma mère trop longtemps…être séparée de maman une longue
semaine…ce serait trop.. ». Même si elle entend son père dire qu’il est malheureux sans eux « et je suis triste pour lui, ça me fait de la peine…mais je le vois quand même chaque semaine ».
« Je trouve que c’est pas mal parce que au moins on est sûr de voir les deux… ».

Gaston 10 ans, trouve que « tout se passe bien actuellement » mais qu’il aimerait « un peu plus de temps chez papa… par exemple quatre jours chez ma mère et trois chez mon père ». Il précise que ce n’est pas son père qui lui a soufflé « c’est moi, parce qu’il y a des semaines où on le voit pas assez ».
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Piero 8 ans, défend ses idées avec ardeur : « je trouve que le juge n’a pas été très juste parce qu’on voit moins notre papa ». Il sait que son père est malheureux « il nous le dit… mais c’est aussi moi qui trouve que ce n’est pas juste ». Il détaille son plan « une semaine, une semaine, en tout ça ferait 26 semaines chez chacun, c’est moi qui ai compté…ça ferait du lundi au dimanche chez mon père et du lundi au dimanche chez ma mère ».

Ø       2 - Ou c’est un enfant qui tient à donner son point de vue en éliminant les considérations de l’un ou de l’autre ; il fait table rase de ce qu’il a entendu, comme pour organiser lui-même sa vie entre les deux,

Marine et Bertrand 14 et 12 ans sont dans un conflit larvé qui porte sur le matériel et s’apparente à une difficulté pour les parents à admettre la notion de perte inhérente à la séparation ; ils utilisent la possibilité qui leur est offerte de parler pour dire leur souhait de rester un peu plus chez leur mère, façon très discrète d’exprimer la place trop prépondérante que prend la belle-mère.

Ø       3 - Ou encore c’est un enfant qui a trop vécu dans le conflit et qui se permet d’exprimer son ras le bol,

Malvyn 10 ans dans une situation très conflictuelle ayant été tenu au courant, voire pris à parti par une mère peu stable dans un conflit qui s’éternise, c’est toute sa vie qu’il a été au milieu de ses parents.
Il a été emmené par sa mère dans le Sud, avec un sentiment d’être transplanté puis ramené par son père sur décision de justice. Il se dit malheureux d’être privé de maman, mais avant c’était de papa « je suis comme une balle de ping-pong » il ne se prononce pas en faveur de l’un de ses parents mais attend d’être entre les deux de façon équitable.

Laura 11 ans. Trop prise à partie dans un conflit qui dure, entendant des critiques de son père sur sa mère et les plaintes de sa mère « j’ai pu dire à papa que c’était mieux quand il faisait pas des disputes et il m’a écoutée et du coup ça se passe mieux ». Elle a le sentiment que son père fait plus attention à ce qu’il fait vis-à-vis d’elle « j’espère que ça va continuer à aller mieux… ». Du côté de sa maman, il semble aussi à Laura qu’il y a un léger mieux « avant au moindre truc elle était angoissée et là elle essaie de lutter contre son angoisse et c’est drôlement bien … les choses devenaient grosses, énormes et là ça diminue…»
Laura constate que ça va mieux chez sa mère, mieux chez son père, plutôt mieux entre eux « donc je vais un peu mieux ».
Vis-à-vis de ses visites à son père elle parle là aussi d’une amélioration « c’est peut-être encore un peu fragile pour dormir mais ça va quand même mieux, même s’il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué… sic »

PAROLE IMPLICITE
C’est toujours de parole qu’il s’agit mais pas énoncée directement ; l’enfant a envie de faire passer un message mais il ne s’autorise pas à le dire en son nom ; il le fait passer par un chemin détourné.

Paulette 7 ans (examen psy) en position très inconfortable, encore au stade oedipien qui porte la petite fille à aimer son père en désirant prendre auprès de lui la place de la mère et malheureuse d’être
séparée de cette mère à laquelle elle est très attachée - elle ne s’autorise pas à exprimer ses vœux directement et ne dit que de façon implicite sa plus grande peine d’être séparée de sa mère -. Elle fait passer sa parole par ses jouets « le petit ours il aimerait rester avec ses deux parents… ». Le petit ours il est malheureux quand il est séparé…il est plus malheureux quand il ne voit pas sa maman… ».
Et elle précise en s’autorisant à parler d’elle « quand je suis chez papa je compte les dodos pour maman…

Arthur 7 ans : celui-là se projette dans sa vie future et ce sont ses enfants qu’il met en scène « ils diront mes enfants que les mamans et les grandes soeurs c’est bien mais parfois énervantes…ils diront que les papas c’est bien, c’est très bien… ». il imagine sa vie « j’aurai une maison à moi et mes enfants y vivront avec moi et ma femme…ma femme elle saura même pas où c’est Courbevoie, on habitera en Suisse, c’est mieux que Courbevoie, comme ça mes enfants ils verront mon papa tout le temps…si le juge disait que ces petits enfants vont habiter à Courbevoie je dirais non, je dirai que ces petits enfants vont habiter en Suisse à côté de mon papa…ce serait mieux pour eux…ils vont adorer… ».

PROBLEMES SPECIFIQUES notre intervention donne aux enfants confrontés à de véritables problèmes d’adultes -notamment l’alcoolisme - un espace de parole pour mettre en mots leur vécu, leurs peurs, leurs déceptions, leurs attentes. S’ils exposent la situation le plus souvent avec une grande pudeur, c’est cependant avec une grande détermination et toujours dans l’espoir que leurs paroles vont faire réfléchir le parent concerné.

Liés à alcoolisme :
Thomas 14 ans parvient à exprimer ses propos avec pudeur tout en désirant être entendu et compris.
« Chez ma mère il y a beaucoup de problèmes…c’est l’alcool…des fois je ne peux pas faire mes devoirs parce qu’elle boit et nous embête… ». « Quand ça va pas, j’appelle mon oncle d’Aubergenville, il vient nous aider, nous faire à manger…il essaie de la raisonner ». Il comprend que son père soit parti « il avait plus trop le choix ».
Chez sa mère « il y a le bazar…c’est les petits qui commandent… », Et pour Thomas « vivre avec papa serait sûrement plus ordonné ».
« Si on était encore obligés de vivre avec elle, ce que je n’aimerais pas, au moins qu’on reste plusieurs mois chez papa le temps qu’elle se fasse soigner… ».

Paul 10 ans il se dit pas très bien chez sa mère « parce des fois elle boit » ; il le sait parce qu’il trouve les bouteilles vides et qu’elle « fout tout en l’air » et aussi parce qu’alors « elle bat tout le monde… ». « Elle est allée plusieurs fois dans des hôpitaux mais elle continue toujours de boire »
Il pense qu’ « avec papa ce serait plus cool…ça me ferait bizarre de plus voir mes copains mais ça vaudrait la peine ».
Il ne sait quelles pourraient être les réactions de sa mère s’ils partaient « elle dit qu’elle va se tuer ou
vivre SDF…j’y crois pas trop…même si elle avait déjà essayé… ».
Paul nous demande de dire au Juge que « tant que maman se fera pas soigner on serait mieux chez papa…ça la ferait réfléchir ». Il ajoute qu’il n’ose pas le dire à sa mère « j’aurais peur des scènes ».

Anthony 12 ans, évoque sa difficulté à vivre la situation familiale « je ne vis pas bien, ce n’est pas facile
il parle des débordements de son père avec beaucoup de pudeur « ça lui arrive encore d’être pas bien…quand il n’est pas bien il répète toujours les mêmes choses et ça me prend la tête… ». Il conserve cependant l’espoir d’une amélioration qui lui permettrait de le voir plus souvent.

Valentin 14 ans va chez son père parce qu’il y « est obligé » en admettant que son père va mieux depuis qu’il a son traitement. Il ne se dit pas en mesure de choisir ce qu’il voudrait, cependant il voudrait qu’il n’y ait pas cette obligation d’y aller si jamais son père redevenait violent ou alcoolique.

Baptiste dit aller chez son père « par obligation » et n’avoir jamais pu parler de ça avec lui « parce qu’il finit toujours par s’excuser …comme si ça effaçait tout…mais c’est trop facile… ».
Il reconnaît que son père s’est arrêté de boire et qu’il est plus sympa « on communique mieux » mais il conserve la peur qu’il reprenne. Il ne voit pas pourquoi ils seraient obligés d’aller chez leur père après ce qui s’est passé, mais il fait confiance aux lois « les lois c’est bien …on va pas obliger un enfant qui se fait battre à aller chez celui qui bat… ».
Il désire aller chez son père « s’il est bien » sans qu’il soit forcé de rester s’il n’est plus bien.


SOURCE D'ANGOISSE parole angoissée
Avoir à rencontrer quelqu’un pour parler de la situation peut être source d’angoisse pour un enfant en réactivant une situation stressante, surtout quand il refuse l’idée de se couper entre ses deux parents.

Xavier vit dans une séparation difficile avec un climat très tendu entre ses deux parents : il vit chez sa mère dont le père jalouse la nouvelle relation. La mère projette de partir s’installer en province, X inquiet à l’idée de ce déménagement, le dit à son père qui entreprend aussitôt une procédure et une opération charme au petit qui exprime son envie de rester avec lui. La mère surenchérit et l’enfant change d’avis mais n’ose pas le dire au père.
La procédure représente alors une pression sur l'enfant qui y est pris au piège. Elle est source d'angoisse car X comprend qu’il doit revenir sur une parole donnée ; il en devient triste et déprimé.


PAROLE LIBERATRICE
De façon générale nous rencontrons très souvent des enfants, de tous âges, dont les parents prédisent qu’ils sont renfermés, qu’ils ne diront rien. Et voila que dans le secret de leur chambre, ces mêmes enfants n’en finissent pas de raconter le roman familial, de parler de leur souffrance, d’exprimer leur point de vue et de donner leur avis. Et très souvent ces entretiens finissent par des remerciements de ces jeunes « merci de m’avoir écouté….ça m’a fait du bien de parler… ».
Je me souviens d’un grand ado, presque majeur, ayant quitté sa mère après une altercation pour vivre auprès de son père à Bordeaux. Le père me disait qu’il ne me parlerait pas.
Le jeune s’est longuement expliqué sur les raisons de son blocage envers sa mère, refusant catégoriquement toute idée d’aller chez elle. J’ai eu l’idée de lui expliquer que dans le cadre de mon enquête je devais le voir avec chacun des parents, tout en précisant que je ne l’y forcerai pas ni ne lui enverrai les gendarmes… que je le laissais libre mais que je serais contente de le voir à telle date chez sa mère. A la date dite, j’ai retrouvé la mère et l’enfant sur le canapé, proches, presqu’enlacés, radieux.
Et ce jeune qui ne devait pas parler de me remercier de l’avoir écouté sans le forcer et promettant à sa mère de revenir à chaque vacance. L’entretien, l’avait libéré.

Nico 14 ans vit chez son père, de plus en plus mal, le père étant souvent absent et l’enfant ne supportant plus sa belle-mère ; il veut aller chez sa mère, le père répond qu’il doit d’abord passer son
BEPC : l’enfant se bloque, s’enferme dans sa chambre, ne parle plus à sa belle-mère, ne mange plus à table mais dans sa chambre, devient obèse. Il acceptera de nous parler, déversant tout et cela va permettre de transmettre sa détresse au père qui acceptera de l’écouter puis de l’envoyer chez sa mère.

Mélissa 13 ans refuse d’aller chez son père et même de lui parler, depuis des mois. Chacun se bloque, le père menace de faire respecter ses droits par la force.
Sur notre demande, l’enfant acceptera de venir chez son père, de l’écouter exprimer sa souffrance et d’entendre celle-ci au point de chercher à le réconforter. Du coup le père acceptera de ne plus forcer sa fille en lui laissant l’initiative de revenir quand elle le voudra.
L’E.S permet à des enfants de s'exprimer, notamment quand les parents décident toujours tout pour eux, de façon permanente, sans prendre leurs désirs en compte.
Elle est libératrice et porteuse d’espoir lorsque l'enfant peut s’exprimer : ainsi le petit Marco qui ne pouvait plus aller chez son père « tu dis à ma mère que dorénavant je veux voir mon papa toutes les deux semaines ».
Nous sommes devenus la personne d'autorité qui, en permettant à l’enfant de parler, donne un poids à ce qu’il dit et fait passer son message. La parole devient libératrice par le fait d'avoir été "transportée" par quelqu'un d'autre qui écoute et fait réfléchir les parents.


SYNTHESE

Est-ce que la parole de l’enfant fait réfléchir les parents ?
Sûrement pas dans les conflits très chauds, du moins pas directement ; peut-être en servant de base à un travail social ou une prise en charge.
Sans doute si les parents entendent ce qui s’est dit.

Fait-elle évoluer notre conclusion ?
Certainement, si une parole contradictoire est embarrassante (il peut arriver que nous rencontrions des jeunes qui affirment chez l’un une opinion, un point de vue, voire un désir, pour se rétracter chez l’autre et dire alors le contraire ; la double pression leur a ôté toute pensée propre) il reste qu’une parole unique et déterminée nous porte à en tenir compte pour bâtir notre conclusion.
Etant donné que nous n’intervenons que dans des cas de séparations qui se passent mal, avec intervention d’un juge, nous n’approchons que des enfants pris dans les discordes. En gardant à l’esprit
-et l’espoir- qu’il y a quand même des séparations correctes où chacun respecte l’autre et où l’enfant respecté n’est pas l’enjeu du conflit.

Pour conclure, l’enfant dont nous parlons, en situation d’enquête ou d’expertise, accepte la plupart du temps de nous confier sa parole.
S’il comprend qu’il n’est pas en position de choisir entre ses deux parents, il a cependant la notion d’être un messager, un objet de transmission entre eux. Transmission de son vécu, de son mal-être, de ses attentes, le concernant lui directement, mais aussi attendant de les voir s’apaiser.

Dans la majorité des cas il s’agit pour les enfants d’aménager un espace dans un manque, dans la rupture qu’a déclenché la séparation.
La séparation demeure pour un enfant, quelque soit son âge, l’effondrement de sa vie. La cellule familiale éclatée, tout devient fragile, plus rien n’est sûr. Quelle que soit la façon dont chacun des parents refait sa vie, demeure en lui l’attente d’une réconciliation. Combien d’enfants entendons-nous rêver « ce que je veux c’est que papa et maman se remettent ensemble » Même s’ils ont pu dire qu’ils
s’entendent très bien avec le nouveau conjoint ; il n’est pas rare de les entendre questionner « et qu’est-ce qu’on va faire de un tel (nouveau conjoint) s’ils se remettent ensemble ??? ».
La parole permet à l’enfant souffrant de passer du stade de celui qui subit à celui d’acteur, qui participe à son devenir.
Cette parole porteuse de vie peut-elle avoir une vertu thérapeutique ?

1 commentaire:

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